Crise et critique
Depuis l’enquête pionnière de Reinhart Koselleck, il est généralement admis que la notion de crise est un trait fondamental de la modernité et qu’elle est étroitement associée à l’émergence de la critique dans le monde occidental. La crise n’existe pas en tant que telle, elle est le produit d’un jugement critique sur l’histoire du présent. Au cours de la période récente, cependant, un mouvement inverse semble s’être produit avec une généralisation et même une banalisation du discours sur la crise que traverseraient les sociétés contemporaines, tandis que la critique paraissait sinon s’essouffler, comme ont pu l’affirmer certains, du moins perdre de sa force et de sa légitimité. Mais de quelle crise parle-t-on, et à quelle critique s’en prend-on ? C’est à ces questions que le séminaire s’efforcera de répondre en explorant à la fois les formes multiples de la crise et les expressions diverses de la critique. Il s’agira à la fois de relire des textes et des auteurs et de revisiter des enquêtes et des travaux en puisant dans des sources au croisement de plusieurs disciplines. Les exposés seront complétés par des lectures commentées et des conférences invitées.